Né le 26 mai 1918 à Verchamp (Haute-Saône), abattu le 4 octobre 1943 à Paris (XVIe arr.) ; étudiant ; résistant ; FFC au titre du réseau Turma-Vengeance.

Jean Charbonneaux
Jean Charbonneaux
SOURCE :
Photo communiquée
par son fils, Hubert Charbonneaux
Dans le cimetière du Sud à Reims
Dans le cimetière du Sud à Reims
Sur le monument</br>aux martyrs de la Résistance de Reims
Sur le monument
aux martyrs de la Résistance de Reims
 4, rue Francisque Sarcey à Paris (XVIe arr.)
4, rue Francisque Sarcey à Paris (XVIe arr.)
16, rue Vauthier-le-Noir à Reims
16, rue Vauthier-le-Noir à Reims
Sur la plaque du collège Saint-Joseph
Sur la plaque du collège Saint-Joseph
Sur la plaque du Tennis-Club
Sur la plaque du Tennis-Club
Sur le monument aux morts de Branscourt
Sur le monument aux morts de Branscourt
SOURCE : 
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Fils d’Hubert Charbonneaux, maître de verrerie à Reims (Marne), et de Denise Vincent, sans profession, Jean Charbonneaux était né à Verchamp (Haute-Saône) où sa mère s’était réfugiée pendant la 1ère guerre mondiale.
Alors qu’il venait d’être reçu à HEC après avoir effectué des études secondaires au collège Saint-Joseph de Reims, il fut mobilisé en septembre 1939 et commença à Saint-Maixent une formation d’élève-officier. Aspirant au 26e Régiment de tirailleurs sénégalais (26e RTS), il participa aux combats de mai-juin 1940 et replia sa section indemne en Dordogne. Sa conduite lui valut deux citations à l’ordre du régiment et l’attribution de la Croix de guerre avec étoile de bronze.
Démobilisé, il commença ses études à HEC et tenta en vain de rallier la France libre à Londres. N’y parvenant pas, il rejoignit la résistance intérieure en avril 1941 au sein du réseau Vengeance pour lequel il effectua plusieurs missions dans les Corps francs. Il participa ensuite à la création et à l’organisation du réseau de renseignement Turma Vengeance, créé par Vic Dupont, dont il fut l’adjoint sous les pseudonymes de Jean-Marie et de Cumulo à partir de janvier 1943.
Le 11 juillet 1941, il épousa à Paris (IXe arr.) Suzanne Robert (1920-1996), elle-même résistante à Vengeance, qui lui donna deux fils : Hubert et Didier.
Sa belle mère Anne Robert, connu sous le pseudonyme de Zoé dans un autre réseau, fut décorée de la Légion d’honneur en 1946 au titre des services rendus à la Résistance, et son beau-frère, Jacques Robert, qui avait pu rejoindre Londres, a été fait Compagnon de la Libération à la fin de la guerre.
Pendant près de deux ans et demi, Jean Charbonneaux travailla clandestinement, multipliant déplacements et contacts, dans des conditions toujours dangereuses. Il créa un réseau d’évasion destiné à rapatrier les aviateurs alliés, forma une antenne PTT avec service d’écoute des lignes allemandes, participa au recrutement des Corps francs Vengeance et de la section spéciale d’action immédiate.
Le 4 octobre 1943, trahi par son agent de liaison, il fut traqué dans Paris par Mansuy, chef de l’antenne de la Gestapo de l’avenue Henri Martin. Poursuivi jusque dans un immeuble de la rue Francisque Sarcey (Paris XVIe), il tenta de leur échapper, puis leur fit face, se défendit et fut abattu. La Gestapo fit disparaître son corps.

Jean Charbonneaux a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFC avec le grade de commandant. Le titre d’interné-résistant lui a été décerné, ainsi que la Médaille de la Résistance avec rosette par décret du 3 août 1946 publié au JO du 13 octobre 1946. En octobre 1946 son fils Hubert, alors âgé de quatre ans, reçut en son nom la Croix de guerre avec palme. Jean Charbonneaux a été élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

Le 1er août 1967, son corps a été transféré à Reims dans le cimetière du Sud où il a été ré-inhumé dans le caveau familial, où repose aussi Pol Charbonneaux, Français libre, Compagnon de la Libération.

À Paris, une plaque apposée en 1989 par ses amis d’HEC et des Corps francs Vengeance rappelle les circonstances de son exécution sur les lieux mêmes 4, rue Francisque Sarcey.
Dans la Marne, une autre plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité de Reims à son domicile 16, rue Vauthier-le-Noir. Son nom est inscrit sur le monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation, sur la plaque du Collège Saint-Joseph et sur la plaque du Tennis Club. À Branscourt, il figure sur la liste des « Victimes civiles » de la 2e guerre mondiale sur le monument aux morts communal.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 421 26 et 725 315. – SHD, Vincennes, GR 16 P 120330, GR 28 P 4 188 373 et GR 28 P 11 82. – SGA, DIMI, bureau Résistance, dossier 16 P 120330. – L’Union, 21 avril 1946. – Hubert Charbonneaux, " Hommage à Jean Charbonneaux (1918-1943) ", 2010, en ligne sur le site « Turma Vengeance. Réseau de renseignement-évasion-action de la Résistance », animé par M. et L. Chantran. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Mémorial Genweb. – État civil en attente.

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Aurélie Pol

Version imprimable