Né le 10 avril 1926 à Millau (Aveyron) ; mort exécuté sommaire le 6 août 1944 à Millau ; résistant (FTPF)

Henri Froment (1926-1944)
Fils de Léon, Étienne Froment, menuisier né à Millau le 29 janvier 1891, et de Gabrielle, Françoise, Marie Migayrou, sans profession née le 11 juillet 1894, le jeune Millavois Henri Froment intégra en juin 1944 le maquis Alfred-Merle (4205e compagnie des FTPF) fondé en avril 1944 près de Coudols, dans le Lévézou (Voir Perrutel Marceau). Avant son départ, il écrivit le 9 juin une lettre à ses parents (publiée dans Font & Moizet, op. cit., 1997, pp. 185-186).
Henri Froment fut arrêté avec Marceau Perrutel et René Verdier alors qu’ils s’apprêtaient à prendre en charge des déserteurs arméniens de l’Ost Legion. Incarcéré à l’hôtel de la Compagnie du Midi près de la gare de Millau, il fut, avec ses deux compagnons de maquis, sauvagement torturé dans les caves de cet établissement, par la Sipo-SD. Les trois FTPF avaient été trahis par l’un d’entre eux.
Le 6 août 1944, ils furent tous trois conduits, à deux kilomètres au nord de la ville de Millau, sur les hauts du Crès près du ravin de la Borie Blanque. Les corps mutilés, les mains liées dans le dos, furent retrouvés le 8 août par D. Cacho, berger de la métairie de la Borie Blanque.
Malgré la présence des forces allemandes qui encerclaient le cimetière de la ville, les obsèques d’Henri Froment, le 10 août 1944 à Millau, plusieurs milliers de personnes participèrent à la cérémonie funèbre et suivirent le cortège.
Henri Froment a reçu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le monument commémoratif du haut du Crès, aux côtés de ceux de Perrutel et de Verdier. La stèle porte l’inscription suivante : « Pour que vive la France, ici sont tombés lâchement torturés et assassinés par les Allemands les FTPF Marceau Perrutel Henri Froment André [pour René] Verdier Français souvenez-vous ». Son nom figure aussi sur le monument mémorial de Sainte-Radegonde (Aveyron) (Voir Sainte-Radegonde, champ de tir (17 août 1944)). Il reçut la mention "mort pour la France". Il existe une rue Henri-Froment à Millau.
Voir : Millau, La Borie Blanque, 6 août 1944 (ou 5 août selon certaines sources)
Sources

SOURCES : Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour Rediviva, 2006, 617 p. [pp. 377-378]. — Christian Font, Henri Moizet, Maquis et combats en Aveyron. Opinion publique et Résistance. Chronologie 1936-1945, Rodez & Toulouse, ONAC Aveyron, ANACR Aveyron, CRDP Midi-Pyrénées, 2e édition, 2001, 412 p. [pp. 323-324 ; p. 349]. — Christian Font, Henri Moizet, Construire l’histoire de la Résistance. Aveyron 1944, Rodez & Toulouse, CDDP Rodez, CDHIP Rodez, CRDP Midi-Pyrénées, 1997, 343 p. [p. 183 ; pp. 185-186, lettre d’Henri Froment à ses parents ]. — Raymond Fournier, Terre de combat. Récits sur la résistance, Ille-sur-Têt, Maury imprimeur, 1973, 344 p. [p. 85]. — Site MemorialGenWeb consulté le 10 août 2016. — État civil de Millau, acte de naissance d’Henri Froment.

André Balent

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