Né le 1 janvier 1891 à Gap (Hautes-Alpes), exécuté sommairement le 9 juin 1944 à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) ; négociant ; résistant FFC.

Louis, Philippe, Aimé Comte était le fils d’Auguste, Aimé Comte, fermier, et de Philomène, Amélie Marcellin. Il naquit au domicile de ses parents à Charance (Gap, Hautes-Alpes), au lieu-dit Château Villard. En 1911, Louis Comte résidait à Guadalajara (Mexique) chez M. Lèbre et Cie. Il était commerçant. Résidant à l’étranger, Louis Comte obtint l’autorisation d’effectuer son service militaire en 1913. Il fut appelé à l’activité le 10 octobre mais ne se présenta pas à son régiment. Il fut déclaré insoumis le 4 mai 1914. Le 28 août 1914, il fit sa « déclaration de soumission » au consulat de France à Mexico et fut amnistié. Il fut incorporé le 22 octobre 1914 dans le 6e régiment d’artillerie. Il partit aux armées le 7 juin 1915 puis fut affecté à l’armée d’Orient le 18 janvier 1916. Il passa au 241e régiment d’artillerie de campagne le 1er avril 1917. Louis Comte fut promu brigadier le 20 avril 1917 puis maréchal des logis le 1er août. Blessé, il fut rapatrié le 25 septembre 1917. Il fut hospitalisé successivement à Gap, Valence, Briançon et Gap entre le 4 janvier 1918 et le 23 mai 1919. Il fut démobilisé le 14 juin 1919.
Le 11 juin 1919, Louis Comte se maria à Gap avec Émilie, Alphonsine, Marie, Jeanne Allemand. En 1922, il passa deux fois devant la commission de réforme. Il fut « maintenu service armé », son invalidité étant inférieure à 10 %. Le 2 février 1933, Louis Comte se maria à Gap avec Julie Hélène Arnoux. En 1935, il s’installa 19 cours Ladoucette (Gap). Il exerça le métier de négociant. Le 23 août 1939, il fut mobilisé et incorporé au dépôt d’artillerie 414.
Louis Comte s’engagea dans la Résistance. Il fut arrêté le 5 juin 1944 et incarcéré à la prison de Montluc (Lyon, Rhône), dans le Réfectoire.
Le 9 juin 1944, Louis Comte et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Les Allemands les enchaînèrent deux par deux et les firent monter dans deux camionnettes. Une motocyclette transportant des mitraillettes prit la tête du convoi, suivie de deux voitures noires conduisant des officiers de la Gestapo. Une seconde motocyclette transportant également des mitraillettes se plaça en queue de convoi derrière les camionnettes. Vers 20h30, les prisonniers, ainsi escortés par les Allemands, furent conduits à Communay (Isère, Rhône depuis 1967) via la route nationale 7. Les véhicules stoppèrent au bord du bois de Cornavent sur le côté de la route. Les Allemands bloquèrent la circulation des deux côtés de la nationale et éloignèrent les personnes se trouvant dans les champs alentour. Ils firent descendre huit prisonniers de la première camionnette en deux groupes successifs de quatre hommes. Au fur et à mesure qu’ils sortaient du véhicule, les détenus furent abattus à coups de mitraillettes. Les onze autres prisonniers furent sortis de la deuxième camionnette et furent exécutés de la même manière. Toutes les victimes furent achevées d’un coup de pistolet dans l’oreille. Les Allemands qui massacrèrent ces hommes étaient en civil. Après l’exécution, ils firent demi-tour vers Lyon, abandonnant les corps sur place.
La mairie de Communay fut alertée mais les autorités ne purent relever les corps que le lendemain car, le jour même, il pleuvait à torrent. Ils découvrirent les cadavres à environ dix mètres de la route nationale 7, répartis en trois groupes : deux de quatre hommes et un de onze.
Le corps de Louis Comte fut décrit ainsi : cheveux châtains moyens, nez rectiligne large à la base, figure ronde, 1m68 environ, complet bleu rayé blanc, deux pièces, ceinture élastique, chemise bleue rayée blanc, souliers bas jaunes sans chaussettes, flanelle blanche, contusion au poignet droit. On peut constater sur la photographie de la morgue que son poignet droit semblait entouré d’une sorte de pansement (la flanelle blanche décrite ci-dessus peut-être) et que son bras droit était soutenu par une ficelle qui avait été passée autour de son cou. Louis Comte portait des lunettes et avait les yeux gris. Son corps fut identifié le 13 septembre 1944 par sa sœur Marie-Louise Clavel.
Louis Comte fut homologué FFC. Son nom apparaît sur le monument de Communay rendant hommages aux victimes du 9 juin 1944 et sur le monument aux morts de Gap.
Voir Communay
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W459, 3460W1, 3460W2, 3460W4, 3335W22, 3335W11.— Arch. Dép. Hautes-Alpes, 1R1051.— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P.— Bruno Permezel, Victimes de l’Occupation à Lyon et alentour, 81 monuments, 11 parcours, 2001.— Notes de Dominique Tantin.— Mémorial Genweb.— État civil

Jean-Sébastien Chorin

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