Né le 23 mars 1925 à Courmangoux (Ain), exécuté en représailles le 18 août 1944 à Vénissieux (Rhône) ; boucher ; Franc-tireur et partisan (FTP) dans le Rhône.

CHEVREL Paul, Auguste
CHEVREL Paul, Auguste
Arch. Dép. Rhône, 3335W10
Paul, Auguste Chevrel était le fils de Louis, Auguste Chevrel et de Marie, Lucie Jacquet. Il vivait à Saint-Didier-au-Mont-d’Or (Rhône) avec sa famille. Son père était agriculteur au hameau du Mas. Paul Chevrel était commis boucher chez M. Esparcieux. Il se maria vers avril 1944 avec Anaïs, Eugénie, Louise Roure. En août 1944, sa femme était enceinte.
Paul Chevrel intégra le groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP) de Saint-Didier-au-Mont-d’Or. René Venturini faisait partie du même groupe. Leur chef direct était, semble-t-il, Lazare Basso.
Le 9 août 1944, alors qu’il était en mission avec René Venturini, Paul Chevrel fut pris dans un guet-apens mis en place par la Gestapo au niveau du pont Mouton (à l’angle du quai Hippolyte Jayr et de la rue Marietton, à Lyon, Ixe arr.). Les deux résistants furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon). Le 16 août, Paul Chevrel fit savoir à sa famille qu’il était en bonne santé.
Le 9 août 1944, une vingtaine de résistants firent sauter des véhicules allemands dans le garage Renault situé 364 route de Vienne à Vénissieux (Rhône). Le 18 août 1944, vers 9h30, Paul Chevrel et quatre autres détenus furent conduits par des Allemands et des miliciens devant ce même garage. En représailles de l’action commise le 9 août, les cinq hommes furent mis en ligne et exécutés à coups de mitraillettes dans le dos.
La police française ne retrouva aucune pièce d’identité sur les corps des victimes. Les cinq cadavres furent transportés à l’institut médico-légal. On attribua le numéro 423 au corps de Paul Chevrel. Le 21 août 1944, il fut inhumé anonymement au cimetière de la Guillotière (Lyon). Le 10 juillet 1945, Anaïs Chevrel, ouvrière, demeurant à Lyon, 158 route de Vienne, reconnut formellement son mari sous le numéro 423. Paul Chevrel fut exhumé le 1er décembre 1945 et enterré au cimetière de Saint-Didier-Au-Mont-d’Or.
Il fut homologué FFI et obtint le titre d’interné résistant. A Saint-Didier-au-Mont-d’Or, son nom fut donné à une rue et gravé sur le monument aux morts.
Le 11 octobre 1945, lors d’un interrogatoire, Joseph Desgeorges, ancien membre du Parti populaire français (PPF) et auxiliaire de la Gestapo, déclara avoir participé à l’arrestation de deux résistants FTP au pont Mouton : « Avec Francis [André] et Gillet, je me suis rendu au Pont Mouton pour arrêter deux courriers F.T.P. qui nous ont été signalés par un chef F.T.P de Vaise. Ce dernier était d’ailleurs avec nous dans la voiture lors de l’arrestation. C’est lui qui nous a désigné les 2 courriers qui attendaient, au rendez-vous. Les deux courriers ont été arrêtés et conduits au S.D. J’ignore ce qu’ils sont devenus. » Il pourrait s’agir de René Venturini et Paul Chevrel.
Notice en cours de rédaction.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W1045, 3808W1117 (Mémorial de l’oppression), 3460W2 (Procès-verbal d’identification), 3335W29, 3335W10 (fichier Montluc), 394W240 (procès d’agents et d’auxiliaires français de la Gestapo, à dépouiller plus avant).— Arch. Mun. Lyon, 1899W016 (convoi funéraire).— SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série GR16P.— Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, 2824 engagements, 2003 (notice de René Venturini).— Mémorial Genweb.

Jean-Sébastien Chorin

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