Né le 29 mars 1917 à Villemaur-sur-Vanne (Aube) ; mort en action de combat le 22 avril 1944 à Lacaune (Tarn) ; domicilié à Briatexte (Tarn) de 1940 à 1943 ; résistant du maquis De Lattre de Tassigny (Tarn) de l’Armée secrète puis du Corps franc de la Montagne Noire (CFMN) de l’Armée secrète (Tarn, Aude, Hérault, Haute-Garonne)

Gilbert Paillery de Fernand et de était le fils et de Pauline, Joséphine Mary, âgés respectivement de 29 et 24 ans en 1917. Ils étaient domiciliés rue des Fossés à Villemaur-sur-Vanne. Son père était alors sous-officier affecté à la 6e section d’administration. En son absence, ce fut son grand-père, Gaston Paillery, hôtelier à Villemaur qui, à sa naissance, déclara en mairie de la commune afin d’établir l’acte d’état civil. Né dans l’Aube, Gilbert Paillery vivait en 1940 avec sa famille à Mourmelon-le-Petit (Marne). En 1940, il se réfugia dans le Midi de la France avec sa famille et s’établit à Briatexte (Tarn) au coeur des plaines alluviales du Bassin Aquitain, à l’ouest du département. Réfractaire du STO, il intégra le maquis De Lattre de Tassigny de l’AS du Tarn, établi au sud-est du département dans les Monts de Lacaune. Ce maquis faisait partie de ceux qui préfiguraient le CFMN formé formellement à Castres (Tarn) le 20 avril 1944. Il affirmait continuer le 3e régiment de Dragons de l’arme d’armistice, en garnison à Castres avant sa dissolution. Pour cette raison, Paillery avait, dans le maquis, le grade maréchal des logis.
Le CFMN était formellement rattaché à l’Armée secrète (AS) mais était lié de façon effective au Special Operations Executive britannique (Voir Sévenet Henri).
.Le groupe de réfractaires passés au maquis auquel appartenait Gilbert Paillery regroupait environ quatre-vingt hommes. Ils se déplacèrent de La Maresque (commune de Lacaune) et se divisèrent en trois groupes : à la ferme de la Teillère ; sur le plateau de l’Escournadouyre [ou Escournadouire] où il s’abritaient sous des tentes confectionnées à partir de parachutes ; à la Jasse de Martinou. À cet endroit, il y avait des bâtiments agricoles abandonnés et, avant la Seconde Guerre mondiale, le vicaire d’une paroisse toulousaine y avait implanté une colonie de vacances. Une vingtaine réfractaires, désormais rattachés au maquis « De Lattre de Tassigny » de Bertrand Joan de Kevernoael, récemment intégré au CFMN, y avaient établi leur cantonnement. Pour sa part, deux terrains de parachutage avaient été aménagés à Martinou ou à sa proximité. Leur repérage par un avion de reconnaissance allemand, fut à l’origine de l’attaque des 22 et 23 avril 1944.
Pour sa part, Gilbert Paillery et les autres victimes du combat du 22 avril se trouvaient au cantonnement de la Teillère où une quinzaine de maquisards étaient chargés de protéger le matériel roulant du maquis de Lattre de Tassigny récemment intégré au CFMN. Pendant la nuit du 21 au 22 avril, des Allemands venus de Castres (Tarn) et de La Salvetat [La Salvetat-sur-Agoût, depuis 1958] (Hérault), au nombre de 200 environ, convergèrent vers le cantonnement de Martinou dont ils avaient été informés de la localisation précise. Les soldats allemands encerclèrent la jasse et les bâtiments occupés par les maquisards. Le lieutenant Jelinek alias Léopold, un Croate,— qui avait réussi à s’échapper après la révolte, réprimée, des 17 et 18 septembre 1943 du contingent croate et bosniaque de la 13e division SS Handschar stationnée à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) — qui commandait les maquisards de la Jasse de Martinou demanda à deux de ses hommes de briser l’encerclement afin de donner l’alerte. Le maréchal des logis chef Paillery qui commandait le détachement de la Teillère parti, en automobile, avec onze de ses hommes, à la rencontre des Allemands qui attaquaient la Jasse de Martinou. Cette action permit aux occupants de Martinou de briser l’encerclement. En revanche au col de Piquotalen, à proximité de Martinou, cinq hommes de la Teillère, dont Gilbert Paillery, furent tués au cours du combat ou achevés après avoir été blessés. Le corps de Gilbert Paillery fut retrouvé criblé de balles. Voir aussi : Bertrand Maurice, Cousinier Maurice, Mora Emmanuel, Tabellion André.
Gilbert Paillery reçut la mention de « mort pour la France ». En 1950, le conseil municipal de Briatexte décida de changer le nom de la rue des Demoiselles. Lors d’une cérémonie, en présence des enfants des écoles, René Montamat, maire de Briatexte, présida la cérémonie au cours de laquelle le nom de rue « Gilbert-Paillery » fut donné à cette artère .Le nom de Gilbert Paillery figure sur le monument ossuaire érigé en l’honneur des morts du Corps Franc de la Montagne Noire dans la forêt de Font Bruno à Escoussens (Tarn). Il figure aussi sur le monuments aux mort de Briatexte (Tarn). Une stèle érigée en bordure de la RD 907, à proximité du col de Piquotalen, à peu de distance de la jasse de Martinou, a été érigée à la mémoire des cinq maquisards du CFMN — dont Gilbert Paillery — tués à la jasse de Martinou le 22 avril 1944. Le nom de Gilbert Paillery figure aussi que un monument érigé près de l’église de Lacaune (Tarn) à la mémoire des morts (15) de la commune (ou sur le territoire de la commune) en 1944 et 1945.
Voir Lacaune, jasse de Martinou et col de Picotalen (22 avril 1944)
Sources

SOURCES : Arch. com. Villemaur-sur-Marne, état civil, acte de naissance de Gilbert Paillery. — Gérard Bouladou, Les maquis du Massif Central méridional 1943-1944. Ardèche, Aude, Aveyron, Gard, Hérault, Lozère, Tarn, Nîmes, Lacour Rediviva, 2006, 617 p. [pp. 333-334]. — Amicale du 3e régiment de Dragons et de l’escadron d’éclairage divisionnaire n°3 [CFMN], Le tableau d’honneur du 3e régiment de dragons. Seconde Guerre mondiale. Résistance. 1939-1945 [morts du CFMN, 1944], 2012, 21 p, [p. 19], PDF, en ligne. — La Dépêche (Tarn), rubrique locale de Briatexte, 23 mai 2009. — Site MémorialGenWeb consulté le 18 septembre 2018. — Site du collège du Montalet à Lacaune (Tarn) montalet.81230.over-blog.com/2015/12/la-resistance consulté le 14 septembre 2018. — Blog cessenon.centerblog.net/5844213-Chemin-de-la-Memoire-pres-de-Lacaune consulté le 14 septembre 2018.

André Balent

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