Né le 27 mai 1922 à Laigneville (Oise), exécuté sommairement dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves (Somme) ; tabletier ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Charles Dupuich
Charles Dupuich
Archives de Madame Caron, sœur de Charles Dupuich
Fils de Wilfrid, carrier mineur et de Fernande née Bazin, femme de ménage, Charles Dupuich, célibataire, résidait chez ses parents rue Roger Salengro à Méru (Oise) où il exerçait la profession de tabletier à l’usine produisant des boutons de nacre. Fin octobre 1941, il s’engagea dans l’Armée de l’armistice au treizième bataillon de chasseurs alpins.
Démobilisé fin novembre 1942, Charles Dupuich revint à Méru début décembre 1942. Le 25 décembre 1942, il rejoignit, sous le pseudonyme de « Charly », le groupe FTP du secteur de Mouy (Oise) qui manquait d’armes. Le premier acte de Résistance de Charles Dupuich fut de voler les revolvers de quatre Allemands occupés à jouer au billard dans un café. Au début de l’année 1943, il participa au sabotage d’une centrale électrique et à trois sabotages ferroviaires dans le département de l’Oise. Le 15 avril 1943, il fut nommé aux fonctions de chef de groupe : l’unité soumise à son autorité comprenait quinze hommes de Méru, Andeville (Oise), Mouy et Noailles (Oise). Au cours du mois de mai 1943, il effectua avec son groupe plusieurs sabotages : coupure de lignes électriques, déraillement d’un train près de Creil (Oise). Dans ce même secteur, il prit part à l’attaque d’un dépôt de munitions en juin 1943. Le 14 juillet 1943, à Méru, avec deux camarades, il sabota la ligne téléphonique allemande, détruisant plusieurs poteaux à l’aide d’explosifs. Le 30 juillet 1943, Charles Dupuich devint officier instructeur. Le 28 septembre 1943, accompagné de cinq hommes, il était en mission à Rantigny (Oise). Le groupe fut repéré par des Allemands et dut se replier. Le lendemain, trois résistants de l’opération furent arrêtés et Charles Dupuich se réfugia quelques semaines à Paris. En novembre 1943, il fut dirigé dans la Somme où il se cacha dans la forêt de Crécy. Il participa à plusieurs actions : déboulonnage de rails à Longueau (Somme), attaque d’un camion allemand et réception de deux parachutistes anglais près de Rosières-en-Santerre (Somme).
Le 5 janvier 1944, la section spéciale de la cour d’appel d’Amiens (Somme) le condamna par défaut à cinq années de travaux forcés pour les motifs suivants : détention et port d’armes à feu, association pour favoriser le terrorisme. Le 3 mars 1944, Charles Dupuich, malade, revint chez ses parents à Méru. Le 23 mars 1944, des membres de la Gestapo d’Amiens se présentèrent à son domicile, l’arrêtèrent et, lors de la perquisition, découvrirent un revolver chargé et des grenades. Charles Dupuich fut emmené directement à la citadelle d’Amiens où il fut torturé. Dans la nuit du 8 au 9 mai 1944, il fut emmené au bois de Gentelles à Boves où il fut exécuté. Le 29 septembre 1944, Madame Dupuich reconnut le corps de son fils au cimetière de la Madeleine à Amiens où étaient inhumés les fusillés du bois de Gentelles avant leur identification.
Le 3 octobre 1944, Charles Dupuich fut réinhumé au cimetière de Méru. Le 14 février 1947, le secrétariat d’Etat aux forces armées lui attribua le grade d’aspirant FFI et il reçut la mention « Mort pour la France » le 22 avril 1947. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif aux fusillés du bois de Gentelles.


Boves, Bois de Gentelles (Somme), nuit du 8 au 9 mai 1944, nuit du 28 au 29 août 1944
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, 16 P 202 569. — L’Écho méruvien, octobre 1944 — Les fusillés de Gentelles, Association Villers-Bretonneux Mémoire, 2007, DVD La Résistance dans la Somme AERI 80, 2018 — Etat-civil.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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