Née le 28 janvier 1874 à Veyrac (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

plaque famille Duquéroix - Martial - Vialette, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Duquéroix - Martial - Vialette, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Anne Duquéroix était la fille de Jean Duquéroix (orthographié Duqueyroix sur l’acte de naissance) (né le 14 février 1840 et décédé le 13 janvier 1900, à Oradour-sur-Glane), terrassier, et de son épouse Jeanne née Patapy (née le 5 avril 1840, à Verneuil-sur-Vienne et décédée le 27 juin 1882, à Veyrac), sans profession. Ses parents s’étaient mariés le 13 décembre 1862 à Oradour-sur-Glane.
Elle était la cadette d’une fratrie de trois enfants, Pierre (né le 20 septembre 1863) époux de Marguerite Breuil, parents de Pierre* époux de Marie-Louise Pommier* (parents d’Angélique*), Antoine (né le 8 décembre 1871) époux de Marie Grand, parents de Marie épouse de Pierre Gaudy (parents de Roger*, Marcelle*, Maurice*), tous nés à Oradour-sur-Glane.
Le 19 mai 1896 à Oradour-sur-Glane, elle épousa Jean Colombier (né le 11 juillet 1864, à Saint-Brice-sur-Vienne et décédé le 8 février 1933, à Oradour-sur-Glane ), carrier, veuf en premières noces d’Anne Desvilles (née le 4 février 1873, à Veyrac et décédée le 2 avril 1893), qu’il avait épousé le 29 mai 1888 à Saint-Victurnien. De cette union naquirent trois enfants, Jeanne Marie (née le 26 avril 1897) épouse de François Martial, parents de François Xavier* et grands-parents de Michèle* et Danièle* Vialette, Paul (né le 15 novembre 1902) époux Marguerite Gaulier, Marcelle (née le 30 mars 1900 et décédée le 23 novembre 1902), tous nés à Oradour-sur-Glane.
Devenue veuve, elle était domiciliée au Bourg d’Oradour-sur-Glane, avec deux de ses petits-enfants, Marcelle Yvonne Martial et François Xavier Martial*, leurs parents étant alors domiciliés à Limoges.
Sa fille Jeanne Marie échappa au massacre, passagère du tramway de 19h30, elle était domiciliée au 70 rue Armand Dutreix à Limoges, se rendait chez sa mère y retrouver ses enfants et petits-enfants.
« 19h30. C’est l’heure habituelle d’arrivée du tramway régulier qui relie Limoges et Oradour. La machine s’approche du village, bondée de voyageurs qui rentrent de leur travail ou de leurs courses au chef-lieu. A l’embranchement de la route de Saint-Victurnien, l’engin est stoppé par des SS qui ordonnent aux voyageurs de rester en place dans le wagon. Parmi ces voyageurs – ils sont une vingtaine – plusieurs Radounauds, Madame Montazeaud, postière à la retraire accompagnée de sa fille, mademoiselle Compain, la fille du pâtissier, Camille Senon, étudiante à Limoges, Eugène Leblanc, le fils du filateur, la femme et le fils du tailleur d’habits Jean Bichaud, l’épicier Émile Redon. (…) Encadrés étroitement, les voyageurs qui ont dû quitter le tramway, sont rassemblés en convoi. (…) Les otages sont tous emmenés, doivent traverser le village des Brégères en flammes, franchir la Glane par le gué d’un arbre tombé dans la rivière. Les pauvres gens sont terrorisés, les hommes et les femmes sont séparés, leurs identités sont vérifiées. (…) Deux heures s’écoulent. Une terrifiante attente. Puis un officier arrive, apostrophe vivement les gardiens du groupe. Un soldat crie aux otages : ’’Partez ! Vous avez de la chance ! Là-bas, les autres, tous Kaputt ! ’’ Libérés, les otages s’éloignent vers les Bordes, la peur au ventre d’être abattus dans le dos d’un instant à l’autre. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec ses petits-enfants et une partie de sa famille et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Le corps de ses arrières petites-filles Michèle et Danièle Vialette furent identifiés. Son neveu et une partie de sa famille furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Anne Duquéroix obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa fille décède le 31 mai 1967 inhumée à Oradour-sur-Glane, et son fils le 10 janvier 1963 à Tours.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p105-106).

Dominique Tantin, Michel Thébault, Isabel Val Viga

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