Né le 28 septembre 1915 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), fusillé après condamnation à mort le 27 octobre 1943 à Angers (Maine-et-Loire) ; électricien ; militant communiste ; résistant Front National.

Robert Albert était le fils de Louis, Émile Albert âgé de 40 ans chaudronnier et de Berthe, Marie Strugen âgée de 41 ans ménagère, domiciliés 49 rue de la Paix à Saint-Nazaire. Après un apprentissage d’électricien chez un artisan nazairien en 1928, Robert Albert fut embauché aux Chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique). En 1936, il participa aux grèves du Front populaire et adhéra aux Jeunesses communistes dont il devint un militant actif. Il se maria le 11 décembre 1937 à Saint-Nazaire avec Yvonne Legall avec laquelle il eut un enfant. La famille vint habiter à Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) avenue de la Mairie, Villa Hem et dès l’automne 1940, Robert Albert y participa avec Maurice Piconnier aux premiers actes de résistance communiste de cette localité (distribution de tracts, collage de papillons...).
 
Après l’occupation allemande, une mission de l’organisation Todt inspecta le port de Saint-Nazaire dès décembre 1940, pour entamer la construction d’une base sous-marine permettant de protéger les sous-marins des bombardements anglais. Les travaux s’effectuèrent en plusieurs étapes et une première partie fut achevée dès juin 1941. Robert Albert fut embauché comme électricien à la base sous-marine. Dans le même temps, communiste clandestin, il adhéra au Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement créé par le Parti communiste français en mai 1941. Il participa alors à l’organisation de sabotages.
 
Il fut arrêté à Saint-Brévin avec Raymond Chalopin et Louis Coquet par le Service de police anticommuniste (SPAC) le 11 août 1943. Selon le récit de son épouse fourni pour le dossier des archives de Caen (op. cit.) : il fut arrêté « le 11 août 1943 à Saint-Brévin-les-Pins par la SPAC et la Feldgendarmerie, après avoir été dénoncé par Jean Renard dit André agent de liaison à l’époque. Mon mari a été arrêté au bac de Mindin à 5 heures un quart le soir alors qu’il allait prendre son travail avec pour témoins les ouvriers prenant la nuit à Saint-Nazaire". Il fut conduit le 13 août à la prison Lafayette de Nantes où il subit un interrogatoire si violent qu’il dut être hospitalisé à l’hôpital Broussais. Il fut jugé le 14 octobre 1943 par le tribunal militaire allemand FK 518 de Nantes et condamné à mort pour « activités communo - terroristes ». Transféré à la prison du Pré-Pigeon à Angers, il fut fusillé au champ de tir de Belle-Beille le 27 octobre 1943. Son corps fut immédiatement inhumé sans cérémonie au cimetière de l’Est à Angers (carré 12, rang 8, fosse1).
 
Il obtint la mention Mort pour la France le 11 février 1946 et fut homologué Résistance Intérieure Française (RIF) au titre du front National. Il obtint le statut Interné – Résistant (DIR) et reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 28 juillet 1955. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Brévin et sur le monument des fusillés de Belle-Beille à Angers. Une cellule du PCF de Saint-Brévin (Loire-Atlantique) porte son nom.


Angers, champ de tir de Belle-Beille (Maine-et-Loire) 1944 –1944
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 6238 (nc) et SHD Caen AVCC 21 p 417244. — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 270 W 488 ; 305 J. — Clarté, 1945-1949. — Maxime, Raconte, camarade, Saint-Nazaire, 1974. — Guy Haudebourg, Le PCF en Loire-Inférieure à la Libération (1944-1947), mémoire de maîtrise d’histoire, Université de Nantes, 1987. — Renseignements communiqués par Pierre Mahé. — Justine Bihl, Louise Capu, Clara Stromboni. Les fusillés de Belle-Beille : 21 février 1942-7 juin 1944 : des noms dans la pierre car ils s’engagèrent pour libérer la France. Ed. du Petit pavé et Archives départementales de Maine-et-Loire. Septembre 2020. — Mémoire des Hommes. — Mémorial genweb. — État civil.

Guy Haudebourg, Michel Thébault

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