Né le 7 mai 1914 à Toulouse (Haute-Garonne), mort en action de combat le 12 juin 1944 à Bonrepos-sur-Aussonnelle (Haute-Garonne) ; employé à la trésorerie générale de la Haute-Garonne à Toulouse puis employé municipal de Toulouse ; militant du Parti socialiste SFIO ; résistant (Armée secrète)

André Cavagnol (1914-1944)
André Cavagnol était le fils de Pierre, employé de l’Octroi de Toulouse âgé de trente-trois ans et de Marie-Françoise Fontenilles, casquettière âgée de vingt-sept ans. Il se maria le 8 octobre 1938 à Toulouse avec Marie, Joséphine, Augusta Lartigue.
En 1931, il devint employé de la Trésorerie de la Haute-Garonne. Il y fit l’apprentissage des méthodes de gestion financière. Le 2 mai 1933, il intégra les services administratifs de la ville de Toulouse. D’abord secrétaire d’un adjoint au maire, il devint ensuite rédacteur au service du contentieux.
Avant 1940, il milita dans les rangs du Parti socialiste SFIO. En 1936, Cavagnol était secrétaire des Jeunesses socialistes de Toulouse (Haute-Garonne).
Avec un frère cadet, Cavagnol intégra la Résistance dans le sillage de Jean Chaubet, c’est à dire à Franc-Tireur, à la SFIO clandestine, aux Mouvements unis de la Résistance (MUR) et l’Armée secrète (AS). Il fit partie des groupes résistants animés par Chaubet et répondit à son appel, après le 6 juin 1944, de rejoindre le maquis de l’AS qu’il avait prévu de constituer dans les environs de Saint-Lys (Haute-Garonne).
Le 7 juin, des hommes recrutés pour gagner les cantonnements du le maquis de Saint-Lys, quittèrent leur domicile, à Toulouse ou dans les environs immédiats. Le maquis s’installa initialement au château de Gagen situé sur le territoire de la commune de Bonrepos-sur-Aussonnelle, à proximité de la RD 67 qui relie Saint-Lys à L’Isle-Jourdain et du croisement de cette dernière avec la RD 68 qui relie Fonsorbes à Bonrepos-sur-Aussonnelle. Dès le 11 juin, les hommes qui s’y trouvaient étaient en train d’être dirigés vers d’autres cantonnements, au château de Candelé, à proximité de Gagen, et vers Mérenvielle (Haute-Garonne), commune limitrophe du Gers. Ce transfert ne put s’effectuer du fait de l’attaque allemande. Le 12, il ne restait plus qu’une trentaine d’hommes à Gagen. Le 12 juin, 1944, en fin d’après-midi, surgit, à proximité de Gagen, une colonne de la division blindée Das Reich. Celle-ci, formée de trois compagnies cantonnées jusqu‘au 10 juin au matin dans des villages du sud de Toulouse Les 9e, 10e, 11e et 12e compagnies du 3e bataillon du régiment SS Deutschland de la division blindée SS Das Reich quittèrent les villages où elles stationnaient, au sud de Toulouse, en Haute-Garonne, dans les basses vallées de l’Ariège et de son affluent, la Lèze. Leur mission de destruction de maquis et de répression des populations civiles commença au petit matin d’un samedi pluvieux. Le 10 juin leur action meurtrière s’exerça en Comminges (Haute-Garonne), marginalement en Couserans (Ariège) et, le 11 juin en Bigorre (Hautes-Pyrénées). Les SS se livrèrent à des massacres de civils et de résistants. Ce ne fut pas par hasard que les SS attaquèrent le château de Gagen, cantonnement du maquis de Saint-Lys. Ils connaissaient apparemment le lieu car, la veille une voiture conduite par un militaire allemand avait été attaquée par des résistants d’un autre maquis, celui de Mangane. Or, les Allemands ont attaqué sans hésiter le maquis de Saint-Lys. Disposaient-ils de l’information avant leur départ, ce qui justifierait qu’ils aient un détour, pour leur retour, par le Gers. Ou ont-ils glané des informations auprès de civils locaux pendant leur passage dans le secteur ? Ou, encore, ont-ils été informés par des « traitres » présents dans les rangs du maquis ? Toutes ces hypothèses ont été formulées. Ils ignoraient cependant que le transfert des hommes du maquis de Gagen vers le Candelé était déjà bien avancé. Les maquisards présents à Gagen furent surpris. Ils essayèrent de se replier vers le Candelé en se réfugiant dans un premier temps dans les bois proches. Un groupe comprenant Eugène Lozes, André Bousquairol, Abel Autofage, Lucien Lafforgue, André Cavagnol, Joseph Vié*, Bordes, Rucosa et Séguela couvrait la retraite du gros de l’effectif, parmi lesquels Jean Chaubet. Les cinq premiers furent tués. Lors de ce repli depuis Gagen, André Chavagnol avait été chargé de de transporter au Candelé les archives du maquis. Comme ces documents se trouvaient dans une automobile, il perdit de précieuses minutes pour récupérer ces documents et se trouvait au mauvais endroit, alors que le fusil-mitrailleur mis en batterie par les Allemands à la ferme de Cambrai pouvait les atteindre. Abel Autofage et Lucien Lafforgue furent les premiers atteints par les balles allemandes, peu avant Cavagnol et Bousquairol Jean Chaubet, Joseph Vié* et Jean Micoud furent ensuite tués plus loin.
André Bousquairol essaya de secourir, en vain, André Cavagnol qui était tombé, mortellement blessé derrière les premiers arbres du bois vers lequel se dirigeaient les maquisards qui quittaient le château de Gagen. Bousquairol fut à son tour fauché par une rafale de fusil-mitrailleur.
André Cavagnol reçut la mention « mort pour la France ». Le conseil municipal de Toulouse donna son nom à une des rues de la ville. Son nom figure sur le monument aux morts du quartier toulousain de Bonhoure, Guilhemery, côte de l’Hers. Il est également inscrit sur le monument commémoratif érigé à la sortie du village de Bonrepos-sur-Aussonnelle, vers Saint-Lys. Sur cette plaque est gravée, avec les noms, l’inscription suivante : « Le maquis de Saint-Lys à ses camarades des Corps francs de Libération morts au combat du 12 juin 1944 ». Une plaque y a été apposée à sa base avec leurs noms et l’inscription suivante : « Aux victimes civiles de la barbarie nazie du 12 juin 1944 ». Il est également gravé sur le monument aux morts de Saint-Lys appartenant à toutes les catégories de victimes de la Seconde guerre mondiale, parmi lesquelles celles du maquis de Saint-Lys (on y a rajouté ultérieurement les morts de la guerre d’Algérie).
Oeuvres

André Balent

Sources

SOURCES : Le Midi socialiste, 21 mars 1936. — Michel Goubet, « Le mouvement Franc-Tireur [en Haute-Garonne] » ; « Le maquis et le combat de Saint-Lys 12 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 395-397, p. 542]. — Philippe Viguier, Le maquis de Saint-Lys 1944, sl., sd [1985], 22 p. — Site MemorialGenWeb consulté le 30 janvier 2020.

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