Né le 20 mars 1922 à Brest (Finistère), fusillé le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; résistant, membre du groupe Élie rattaché au réseau CND Castille, FFC.

Roger Ogor
Roger Ogor
Crédit : Gildas PRIOL
Célibataire, étalagiste, Roger Ogor fut recruté dans la résistance par l’entrepreneur de transports Louis-Jean Élie à l’automne 1940. Louis-Jean Élie avait formé un groupe, appelé groupe Élie, dès novembre 1940 ; il contacta le capitaine René Drouin qui parvint à entrer en contact avec le colonel Rémy et le réseau CND Castille : en février 1941, le groupe Élie fut rattaché au réseau CND Castille.
Le 4 avril 1941, Roger Ogor aurait participé à l’attentat visant l’hôtel Continental de Brest. Le 28 avril, il fut l’un de ceux qui tentèrent de venir en aide à un aviateur allié tombé dans le secteur de Saint-Renan, mais l’aviateur ne fut pas retrouvé.
La mission du groupe Élie consistait notamment à récupérer des armes dans des cafés fréquentés par les Allemands. C’est lors d’une de ces opérations, le 28 avril 1941, que se joua le destin du groupe, lors d’une bagarre dans un café de la rue Louis-Blanc avec plusieurs soldats allemands. Si tous parvinrent à s’échapper, la Gestapo, par l’arrestation d’un suspect, mit ensuite la main sur une liste où figuraient plusieurs noms de membres du groupe Élie, qui furent arrêtés les uns après les autres.
Lors de cette vague d’arrestations, Roger Ogor tenta avec un autre membre du groupe Élie, Henri Auffret, de gagner l’Angleterre via une filière d’évasion à Rennes. Ils séjournèrent dans un hôtel et prirent pension au 49 avenue Janvier dans un restaurant breton. Alors qu’ils déjeunaient le 29 mai 1941 au restaurant breton, les deux résistants furent appréhendés, sur dénonciation, par la police allemande ; Henri Auffret parvint à s’enfuir, mais Roger Ogor fut arrêté.
Roger Ogor détenait des armes et des munitions. Il fut incarcéré à Brest puis à Fresnes (Seine, Val-de-Marne), et il fut condamné à mort le 22 novembre 1941 par le tribunal militaire allemand du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.).
Roger Ogor a été fusillé le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien avec dix résistants de son groupe : Louis-Jean Élie, Georges Bernard, Robert Busillet, René Gourvennec, Roger Groizeleau, Albert Muller, Joseph Prigent, François Quéméner, Louis Stephan et Joseph Thoraval.
« Je n’aurai jamais vingt ans... Dieu m’appelle, écrit-il dans sa dernière lettre, je vais mourir en criant Vive la France. »
Un service religieux célébré à Saint-Martinà Brest le 8 janvier 1942 en mémoire des onze membres du groupe Élie fusillés le 10 décembre 1941 réunit plusieurs centaines de personnes.
Roger Ogor fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 10 décembre 1941 division 39, ligne 3, n°1.
Par une lettre du 17 décembre 1941, le maire de Brest demanda à Fernand de Brinon d’intervenir auprès des autorités allemandes pour que les corps des onze brestois fusillés le 10 décembre 1941 soient rendus aux familles. Sans succès. C’est à partir de juillet 1947 que les remises de corps s’effectuèrent. Roger Ogor a été réinhumé le 18 juillet 1947 à Brest (Finistère).
Sa famille était réfugiée à Ouessant (Finistère). Sa mère habita Le Mans (Sarthe) après la guerre.
La mention « Mort pour la France » fut attribuée à Roger Ogor le 21 janvier 1949.
Roger Ogor a été homologué Interné résistant (DIR) et membre des Forces françaises combattantes. Il reçut, à titre posthume, la médaille de la Résistance en 1955.
En souvenir du groupe Élie, la ville de Brest a appelé rue des 11-Martyrs l’une de ses voies qui donne sur son hôtel de ville, perpendiculairement à la rue Jean-Jaurès. Une plaque a été apposée.
Le nom de Roger Ogor figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien. Son nom figure aussi sur une stèle érigée en 2003 à Brest dans le square Rhin-Danube en hommage aux seize résistants du groupe Élie Morts pour la France, avec la mention "La ville de Brest A la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre libres - Groupe Élie : premier groupe de résistance brestoise.". On y trouve les noms des onze membres du groupe Élie fusillés le 10 décembre 1941 au Mont-Valérien, et aussi les noms de cinq membres du groupe Élie morts en déportation : Jean Caroff, Capitaine René Drouin, Yves Féroc, Jean Gouez et Hervé Roignant.
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). — Arch. mun. Brest. — Georges Duquesne, Les catholiques français sous l’Occupation, Grasset, 1966. — Notes de Kristian Hamon.— resistance-brest.net. — Site Internet Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Claude Pennetier

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