Né le 30 octobre 1925 à Vaux (Moselle), exécuté en représailles le 12 août 1944 à La Grand-Croix (Loire) ; manœuvre ; résistant au sein du réseau des Francs-Tireurs et Partisans Français (FTPF).

Fils de Jean et de Hortense Missier, Jean était célibataire et exerçait la profession de manœuvre. Il était domicilié à Annonay (Ardèche).

Le 17 juillet 1944, un groupe de 9 résistants FTPF affronta un détachement allemand au lieu-dit "l’Homme" à Burdignes (Loire). Henri Sauvignet, fut blessé comme son chef de groupe Émile Racamier. Tous deux furent achevés à coups de crosse par des soldats de la Wehrmacht probablement de la garnison de Saint-Étienne (Loire). Jean Ferry et Edmond Poullain furent faits prisonniers par les Allemands et conduits à la caserne Desnoëttes à Saint-Étienne (Loire).

Le vendredi 11 août 1944, dans le quartier de la Bachasse à La Grand-Croix, des clients étaient attablés au café Crépin tout près de la RN 88 ; parmi eux se trouvaient des maquisards FTP de la vallée du Gier descendus du Pilat. Vers 19 heures 30, une voiture allemande venant de Lyon et se dirigeant vers Saint-Étienne, fut prise pour cible par ces derniers. Sous les tirs, les trois militaires qui occupaient le véhicule l’abandonnèrent et s’enfuirent à pied, l’un deux fut blessé. Les résistants récupérèrent des documents dans la voiture et décrochèrent.

Le lendemain, samedi 12 août 1944 vers 16 heures, venant de Saint-Étienne, une quarantaine de soldats allemands et deux civils membres de la Gestapo -dont l’un était probablement Alfred Guggenheim dit Freddy-, arrivèrent à La Grand-Croix dans des voitures et des camionnettes. Les deux civils se rendirent à la mairie, se saisirent de Jean Teyssonneyre, maire de la commune, tandis que les soldats se déployaient en tirant et prenaient 23 otages dans la population civile. Tous les otages furent alignés sur un trottoir près de la gare tandis que l’immeuble Peyre, dont le café Crépin occupait le rez-de-chaussée, était évacué et pillé avant d’être détruit à la dynamite. Jean-Baptiste Dervieux, ouvrier aux Aciéries de la Péronnière, qui se trouvait à proximité, fut tué et sa femme blessée. Après l’explosion, les Allemands firent descendre d’une des camionnettes cinq jeunes gens ligotés, les conduisirent devant la maison écroulée au 8 du boulevard des Dames, les fusillèrent et abandonnèrent leurs corps sur place. Par la suite, le maire et les autres otages furent libérés non sans avoir été molestés tandis que des appartements étaient perquisitionnés et pillés.

Le lundi 14 août 1944 vers 14 heures, les fusillés, dont les corps avaient été transportés par les habitants dans un garage voisin, furent inhumés au cimetière de La Grand-Croix et leurs décès enregistrés à l’Etat-civil avec pour chacun la mention « Inconnu ». Dans les jours qui suivirent, Jean Béal, Jean Ferry, José Garcia, Edmond Poulain et Paul Vinéïs- cinq résistants qui avaient été détenus à la Caserne Desnoëttes à Saint- Étienne - furent identifiés.

Le 28 février 1945, le Tribunal de Saint-Étienne ordonna la rectification des actes de décès des fusillés de la Bachasse et l’apposition pour chacun de la mention « Mort pour la France ». Le nom de Jean Ferry figure sur la stèle Boulevard des Martyrs à La Grand-Croix, sur le Monument aux Morts d’Annonay et dans la monographie locale des victimes militaires et civiles de la vallée de l’Orne.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. du Rhône : Mémorial de l’Oppression, 3808 W 729.— État-Civil de La Grand-Croix.

Michelle Destour

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